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Réponse ouverte à Jean Didier Urbain, sociologue

Monsieur Urbain est sociologue. Quels sont les critères scientifiques pour indiquer que ses jugements sont les bons ? Vagues… Disons, que dans d'autres métiers, on dirait analyste, conseiller… Bref, c'est une grande part de subjectivité que l'on affirme de manière péremptoire pour convaincre l'auditoire qu'on possède la Raison. Alors en gros, que disent les commentaires de Monsieur Urbain ? « Que le voyage est un rite de séparation… » Nous, on n'était pas en cavale, le voyage, ça peut aussi être une envie. Une envie de découverte… Mais c'est toucher au fond de commerce des sociologues que de ne pas reconnaître que si nous voyageons, c'est par refus du Système !!! « Disparition des protagonistes !!! » Sauf votre respect, quelle connerie !!! Quels protagonistes ? Le monde de Monsieur Urbain est habité par des problèmes, des antagonismes… Nous, on était parti en voyage de noces !!! Tu parles d'un antagonisme !!! « Internet abolit cette dimension » C'est vrai. Comme le téléphone, le courrier, la télé, les balises Argos, le coureur de marathon, les émissaires, les envoyés spéciaux…

Partir en voyage, ce n'est pas faire acte de deuil de son milieu. C'est une vue néfaste des rapports humains. C'est aussi apprendre, découvrir et partager. Mais quelqu'un de mal dans sa peau ne peut y voir que la fuite et le refus de son monde originel… En conclusion, je dirais que ce Monsieur Urbain, au delà de bien porter de son nom et de faire quelque effet dans les salons bien pensants, devrait un peu mesuré ces propos : Rimbaud écrivait à sa mère lors de son périple en Abyssinie ; qui n'a jamais passé un coup de fil ? Quel conquérant ou aventurier n'a pas voulu porter la nouvelle : Cortes, Colomb, combien sont revenus pour parler de leur découverte ? Alors, nous, on ne s'est jamais revendiqué Aventuriers. On a voulu partager un privilège avec ceux qui ne pouvaient pas le faire (on pense, entre autre, à notre famille). nous sommes bien loin de la rhétorique surannée de ce Monsieur. Mais toujours est-il que s'il faut traverser à la nage l'Amazone d'Iquitos à Manaus, pour être taxé d'aventuriers par monsieur Urbain, je l'attend ! Reste que nous avons toujours dit que ce qui nous a fait le plus peur durant ce voyage, ce sont les jugements de ce que Rimbaud appelait : les assis.

Sans rancune, et rendez-vous au Club Med où on dissertera du bien fondé de l'utilité du téléphone et du tam-tam !!!

Eric Vallée